Pour réaliser le panafricanisme révolutionnaire, défendons l'Alliance des États du Sahel
Rédigé par la Coalition pour l'élimination de l'impérialisme en Afrique
Aux masses africaines, chez elles et à l'étranger, opprimées et tourmentées par les impérialistes depuis des siècles, et pourtant inébranlables dans leur lutte. La Coalition pour l'élimination de l'impérialisme en Afrique, vous exhorte à soutenir fermement l'Alliance des États du Sahel qui, à ce moment de notre histoire, représente le modèle du panafricanisme et donc la voie vers la libération totale et l'unification de l'Afrique.
En 2011, l'Afrique a subi un coup dévastateur avec l'effondrement de la Jamahiriya libyenne socialiste et l'assassinat d'un grand fils de l'Afrique, le camarade Mouammar Kadhafi aux mains de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, en complicité avec les Africains corrompus. Le souhait de Kadhafi d'une Afrique véritablement indépendante et souveraine a été la principale cause de son assassinat. En 2009, Kadhafi, en tant que président en exercice de l'Union africaine, a suggéré la création d'une monnaie continentale indépendante, le dinar-or, afin que l'Afrique retrouve sa souveraineté économique. Le continent serait ainsi libéré de son asservissement économique au dollar américain et au franc CFA.
L'Union Africaine, submergée par des chefs d'État néocoloniaux, n'a pas su agir de manière décisive pour défendre la Libye et Mouammar Kadhafi. Les organisations progressistes et les masses africaines, séduites par la propagande des médias impérialistes qui ont répandu des mensonges sur la situation en Libye et dépeint notre camarade Mouammar Kadhafi comme d'un dictateur monstrueux, n'ont pas non plus agi de manière décisive pour défendre la Libye et s'opposer à toute intervention occidentale dans cet État africain. Mouammar Kadhafi, trahi par l'Afrique, a été brutalement assassiné et la Libye s'est transformée en un État failli.
Bien entendu, cette terreur ne s'est pas arrêtée à la frontière coloniale de la Libye. Avant même que la contre-révolution soutenue par l'OTAN ne réussisse, il était déjà entendu que la destruction de la Libye transformerait cette nation prospère en un important refuge et une source d'armes pour les extrémistes salafistes. Douze ans plus tard, lors d'un discours prononcé en 2023 devant l'Assemblée générale des Nations Unies, le ministre malien des affaires étrangères a déclaré : "La guerre de l'OTAN en Libye est la cause première de la propagation du terrorisme et de l'extrémisme violent dans la région du Sahel".
Bien que la guerre de l'OTAN soit la cause première, le terrain a été rendu fertile par une provocation antérieure : l'établissement du Commandement américain pour l'Afrique (AFRICOM). AFRICOM est un commandement de combat dont l'objectif est d'utiliser le militarisme américain pour imposer les intérêts des États-Unis sur tout le continent. Depuis sa création, le Sahel est devenu un bastion de l'extrémisme violent. Le nombre de morts dans la région a augmenté de plus de 2 000 %, passant de 1 % du total mondial en 2007 à 43 % en 2022, et plus de 2,7 millions de personnes ont été déplacées.
Le terrorisme n'est pas seulement développé par l'intervention occidentale, il est également utilisé pour justifier une plus grande intervention de l'Occident. Sous le couvert de lutte contre le terrorisme, les troupes françaises ont été envoyées dans la région avec pour véritable objectif de maintenir la mainmise de la France sur l'Afrique afin d'exploiter les populations et la terre dans l'intérêt de l'impérialisme français. Il s'agissait aussi de protéger les marionnettes néocoloniales contre les soulèvements de masse et d'intensifier les efforts de recrutement des extrémistes, tandis que les soldats français bombardaient des mariages et molestaient des enfants.
Les protestations, les grèves et la résistance populaire générale se sont développées contre la violence rampante, le siphonnage des ressources, l'absence de souveraineté et les indignités quotidiennes de l'impérialisme français. En réponse, des coups d'État populaire ont fini par renverser successivement les gouvernements néocoloniaux du Mali, du Burkina Faso et du Niger, engageant ces trois pays, et le monde entier, dans une nouvelle voie. Comprenant que l'énorme tâche de la libération totale nécessitait l'unité, les peuples ont demandé à leurs nouveaux gouvernements d'accroître leur coordination, ce qui a abouti à la formation de l'Alliance des États du Sahel (AES). Lors d'une conférence de presse conjointe à Niamey, le premier ministre burkinabé a résumé la situation : "Désormais, nous disons, que vous soyez du Mali, du Niger ou du Burkina, nous avons le même destin. Nous y allons ensemble. C'est à nous de prendre notre destin en main".
En adoptant une position unifiée, l'AES a pu sauver sa souveraineté politique des griffes de l'impérialisme et des larbins néocoloniaux. Depuis sa création, elle a chassé les armées impérialistes de son sol, brisé le siège économique imposé par les sanctions de la CEDEAO et résisté à la menace d'une invasion militaire visant à rétablir le néocolonialisme au Niger. Ces exploits sont un témoignage éclatant de l'appel à l'union des Africains, et sont des réalisations qui doivent être saluées par tous les panafricanistes qui veulent voir une Afrique unie et socialiste. Selon les mots immortels du révolutionnaire panafricaniste Amilcar Cabral, "...la libération nationale n'existe que lorsque les forces productives nationales ont été complètement libérées de toute forme de domination étrangère". La force productive nationale fondamentale est la terre dans la région du Sahel, qui a été historiquement occupée par les agents néocoloniaux et les forces de l'OTAN sous le couvert de la suppression des groupes extrémistes réactionnaires. Le retrait des armées impérialistes des territoires de l'AES a permis à ces derniers de récupérer leur souveraineté et de prendre des mesures concrètes pour améliorer leur sécurité. En consolidant leurs armées nationales, ils ont mené une lutte militaire intense pour restaurer l'intégrité territoriale et éradiquer les groupes extrémistes réactionnaires qui occupaient de vastes étendues de territoire et comméttaient des atrocités contre la population locale. La reconquête par le Mali de Kidal, un territoire contesté qui, au cours de la dernière décennie, était sous le contrôle de groupes séparatistes rebelles soutenus par l'Occident, renforce le fait que la présence des armées de l'OTAN est la source de nos problèmes et que nous, Africains, sommes tout à fait capables d'assurer notre propre sécurité.
Grâce à sa souveraineté politique, l'AES a pu se concentrer sur un développement centré sur le peuple après des siècles de sous-développement colonial suivi d'une extraction et d'une exploitation impérialistes néocoloniales. Cela inclut le développement rapide de projets économiques pour construire et faire progresser ses forces productives afin de répondre aux besoins de la population. Un exemple de projet économique est la récente mise en service d'une centrale solaire de 30 mégawatts pour alimenter le Niger, augmentant ainsi la capacité de production de 60 %. D'autres exemples se trouvent au Burkina Faso, qui a récemment mis en service une raffinerie d'or et une usine de transformation de tomates et a signé un accord avec la Russie pour la construction d'une centrale nucléaire. Le Mali, l'un des principaux producteurs de coton, a nationalisé son industrie du coton en créant une nouvelle société, la Société Malienne de Fil (SOMAFIL). En collaboration avec la Chine, le Mali va également augmenter sa production de coton en construisant deux nouvelles usines à Bamako et Koutiala. Aujourd'hui, la région connaît un formidable essor et l'espoir renaît parmi les masses qui ont pris en main le destin de leurs nations. Cependant, nous devons rester vigilants car nous savons que les aspirations des peuples sont en contradiction antagoniste avec les intentions des impérialistes et de leurs valets néo-coloniaux. Au fur et à mesure que la lutte de l'Alliance pour la libération nationale progresse, ses acquis doivent être défendus contre ses ennemis, qui sont nombreux.
Dans son œuvre le Handbook of Revolutionary Warfare, Kwame Nkrumah déclare : "Un certain nombre de facteurs externes affectent la situation africaine, le premier d'entre eux étant l'impérialisme...". Les ennemis des masses africaines sont les impérialistes (États-Unis, Europe, Canada et Australie). En utilisant le militarisme (OTAN, AFRICOM), la domination économique (FMI, Banque mondiale, franc CFA) et bien sûr son appareil de propagande (RFI, France 24), les impérialistes étendent leur influence au-delà de leurs frontières afin d'extraire les ressources de l'Afrique en laissant dans leur sillage la violence, le chaos et la pauvreté.
Cependant, la forme la plus insidieuse de l'impérialisme est le néocolonialisme, administré par la bourgeoisie africaine réactionnaire. La Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), une organisation régionale dont les principes fondateurs reposent sur la coopération et l'intégration des États de l'Afrique de l'Ouest, est devenue un ennemi résolu des masses africaines. La CEDEAO a bien servi les impérialistes dans leur attaque contre l'AES. Qu'il s'agisse du gel des avoirs du Niger, de la menace d'une invasion militaire, des sanctions illégales et inhumaines infligées aux États membres de l'AES ou de l'antagonisme général envers l'AES. Pour ces raisons, les pays de l'AES ont quitté la CEDEAO en les accusant à juste titre d'être sous influence étrangère et de constituer une menace pour leur souveraineté. Aujourd'hui, les dirigeants néocoloniaux, acceptent d'accueillir des bases militaires impérialistes pour encercler l'AES, la surveiller, l'intimider et, en fin de compte, tenter de la détruire. En plus de la CEDEAO, l'Union africaine (UA) est un autre ennemi interne de l'Alliance des États du Sahel. L'UA, qui reste fermement sous le contrôle de l'Occident, n'a pas offert d'assistance à l'AES, que ce soit sur le plan diplomatique ou matériel. Comme nous l'a enseigné Nkrumah dans son ouvrage fondamental La Lutte des Classes en Afrique, ce n'est que lorsque la bourgeoisie indigène et l'impérialisme auront été vaincus que les aspirations des masses africaines seront satisfaites.
Des décennies avant l'Alliance des États du Sahel, les dirigeants africains révolutionnaires Kwame Nkrumah, Ahmed Sékou Touré et Modibo Keïta, respectivement du Ghana, de la Guinée et du Mali, ont formé l'Union Ghana-Guinée-Mali. Cette union devait être le noyau de ce qui allait devenir l'Union des États Africains. Les impérialistes, menacés par les aspirations de cette union, se sont efforcés de la détruire. De même, Kadhafi, un panafricaniste convaincu qui se consacrait à l'unification de notre continent, a perdu la vie en luttant pour cette cause. Aujourd'hui, l'Alliance des États du Sahel sert de noyau à l'unification totale de notre continent. Elle nous offre une voie pour réaliser le panafricanisme (la libération et l'unification de l'Afrique). De plus, c’est également une occasion pour le peuple africain de se racheter après avoir échoué à défendre le dernier État socialiste d'Afrique, la Jamahiriya libyenne.
Les forces qui ont détruit la Libye sont les mêmes que celles qui complotent aujourd'hui contre la révolution au Sahel et, comme nous le savons, les impérialistes utilisent les mêmes méthodes pour saboter et bloquer l'émergence de pays qui suivent la voix de la révolution. Leurs méthodes habituelles sont la désinformation et l'utilisation de pays fantoches voisins et d'organisations régionales, pour attaquer les pays qui prennent la voie de l'autodétermination. Les masses révolutionnaires de l'AES nous rappellent que le chemin vers la libération n'est pas facile et il y a un prix à payer face à notre ennemi principal qui est l'impérialisme, qui pille et qui sème la terreur dans l’Afrique.
La Coalition pour l'élimination de l'impérialisme en Afrique appelle les masses africaines du continent et de la diaspora à s'organiser comme jamais auparavant pour défendre l'Alliance des États du Sahel, car cette alliance est au premier plan de notre lutte contre l'impérialisme. Ce qui a commencé comme une lutte de libération nationale dans chaque État membre s'est rapidement consolidé en une union panafricaine pour l'émancipation complète de l'Afrique. L'AES reconnaît qu'ensemble nous sommes plus forts et que seule une force panafricaine unie peut enterrer l'impérialisme une fois pour toutes.
Recommandations aux enfants d'Afrique et à tous les peuples du monde épris de justice:
● Nous condamnons la bande impérialiste internationale, ses serviteurs néocoloniaux et tous ceux qui s'alignent sur eux pour terroriser, saper, exploiter et détruire la lutte des peuples pour la libération.
● Nous exigeons la levée immédiate de toutes les sanctions imposées par les gouvernements impérialistes et les organisations sous-régionales qui pèsent encore sur les États membres de l'Alliance des États du Sahel, et qu'ils soient indemnisés pour les pertes subies, en violation de leur droit à l'autodétermination tel qu'énoncé dans la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples.
● Restez vigilant et ne vous laissez pas séduire par les médias impérialistes et leurs laquais.
● Apportez un soutien matériel à l'AES en contribuant aux fonds de solidarité nationaux organisés dans chaque État.
● Soutenez les organisations anti-impérialistes locales en leur apportant un soutien idéologique et matériel.
● Rejoignez une organisation qui lutte pour renverser le système capitaliste-impérialiste! À bas l'impérialisme!
À bas le néocolonialisme!
Vive la révolution!
Vive l’Alliance des États du Sahel!