Le Corridor de Lobito : Le dernier complot de l'impérialisme américain contre la République Démocratique du Congo
L'agression impérialiste contre la RDC s'étend rapidement et des centaines de milliers de personnes continuent de fuir leur territoire tandis que les villes tombent une à une aux mains des forces impérialistes. La population vit dans une situation de chaos et de désespoir, privée de sécurité et de ressources essentielles telles que le logement, la nourriture et les médicaments. Le peuple congolais, qui a longtemps souffert des horreurs de la guerre, des conflits sanglants et des atrocités de la colonisation, plonge dans une période encore plus sombre.
Pour bien comprendre la situation actuelle du Congo, il faut se pencher sur l'histoire. La Conférence de Berlin de 1884-1885 a été organisée pour le partage du Congo et le Congo a été déclaré territoire libre pour toutes les puissances impérialistes afin de bien piller les richesses . En 1939, en pleine crise d’uranium destiné à la fabrication de bombes nucléaires, Albert Einstein a envoyé une lettre au président américain Franklin Roosevelt pour l'informer qu'une importante source d'uranium se trouvait au Congo et que le gouvernement des États-Unis devait faire tout ce qui était nécessaire pour garder la mainmise sur ce pays incroyablement riche en minerais. C'est l'uranium volé au Congo qui a été utilisé pour fabriquer la première bombe atomique larguée sur Hiroshima. Les impérialistes ont depuis longtemps convenu que pour maintenir leur contrôle sur les ressources congolaises indispensables à leur développement technologique et à leur puissance militaire, le pays devait être maintenu dans un état de crise permanent qui faciliterait le pillage de ses ressources.
Le dernier complot impérialiste contre la RDC est le Corridor de Lobito, également connu sous le nom de chemin de fer atlantique de Lobito. Ce chemin de fer a été construit entre 1902 et 1929 par les gouvernements coloniaux de Belgique et Portugal pour transporter le cuivre et le cobalt volés à la RDC et la Zambie vers l'Europe. En septembre 2023, lors du sommet du G20 à New Delhi, en Inde, le gouvernement des États-Unis et l'Union européenne ont signé un accord pour faire revivre cette ancienne voie ferrée coloniale qui relie la RDC à la Zambie jusqu’au port de Lobito en Angola enfin de bien exporté vers l'Europe via l'océan Atlantique les minerais critiques .
Les Etats-Unis et l'Europe, conscients de leur perte d'influence sur les minerais critiques de la RDC, ont pris l'initiative d'investir une somme colossale dans ce projet impérialiste qui vise principalement les mines de cobalt et de cuivre de la RDC situées dans la province du Lualaba, dans la région sud du pays. On estime que cette province renferme 70 % des réserves mondiales de cobalt et l'un des plus grands gisements de cuivre. Ces deux minéraux sont absolument essentiels au fonctionnement de la société moderne. Le cobalt est particulièrement important pour l'industrie militaire et sans le cuivre, la transition vers des sources d'énergie propres comme les véhicules électriques et les systèmes d'énergie renouvelable serait impossible. Le monde moderne tel que nous le connaissons ne pourrait pas fonctionner efficacement sans ces deux minéraux que l'on trouve en abondance en RDC.
À travers ce projet, nous constatons une fois de plus que les puissances impérialistes se réunissent autour du Congo pour favoriser son exploitation. Les États-Unis, première puissance impérialiste actuelle, sont le premier investisseur dans le Corridor de Lobito. L'Union européenne joue son rôle habituel de sauvegarde des intérêts euro-américains en surveillant le développement de ce projet et en s'occupant de tous les détails logistiques tels que le fonctionnement des chemins de fer qui seront pris en charge par le gouvernement portugais.
Bien entendu, un tel projet ne pourrait aboutir sans la participation active de la classe compradore africaine. Des institutions néo-coloniales telles que la Banque africaine de développement et la Société financière africaine ont également investi dans l'exploitation du Congo. Kwame Nkrumah nous a appris que les premiers ennemis de l'Afrique sont les puissances impérialistes, mais il nous a également rappelé dans son texte fondamental, La lutte des classes en Afrique, que pour parvenir à notre indépendance totale, nous devons vaincre notre bourgeoisie indigène.
La RDC, la Zambie et l'Angola sont actuellement dirigés par des gouvernements néo-coloniaux qui sont entièrement sous le contrôle des puissances impérialistes et qui participent donc activement à ce projet. L'Angola, un allié des États-Unis, a accepté de mettre en place un comité conjoint de coopération en matière de défense lors d’une réunion en Juin 2024. L'Angola a reçu 18 millions de dollars d'aide militaire américaine entre 2020 et 2023 et est également membre du Partenariat pour la coopération atlantique dirigé par les États-Unis, qui prétend être conçu pour renforcer la sécurité maritime et stimuler l'économie bleue, mais qui est en réalité un moyen pour les États-Unis de sécuriser la route à partir de laquelle leur butin sera expédié vers l'Europe.
La Zambie, comme la RDC, est également riche en cuivre. Bien que ces deux pays subissent les attaques économiques des pays impérialistes et de leurs multinationales, c'est avec le soutien de leur bourgeoisie indigène qui, depuis plusieurs décennies, garantit les intérêts des impérialistes aux dépens de leur peuple. Le Corridor de Lobito va renforcer le contrôle des puissances impérialistes sur les richesses minières de ces deux pays. Les masses congolaises et zambiennes sont prises en otage par une élite politique corrompue qui est au service de leurs ennemis.
La seule solution pour mettre fin à ce projet néfaste et à tous les futurs complots impérialistes contre la RDC est d'organiser les masses congolaises pour renverser le néocolonialisme. Bien que nous savons tous que l'ennemi principal du peuple congolais est l'impérialisme, nous reconnaissons que le néocolonialisme est la façon dont l'impérialisme se manifeste au niveau national. Les élites politiques corrompues de la RDC doivent être remplacées par des fils et des filles patriotes, ancrés dans une organisation révolutionnaire pour achever la lutte que Patrice Lumumba et ses camarades du Mouvement national congolais ont commencée. Le seul moyen de parvenir à un tel résultat est de lancer une campagne d'éducation politique de masse afin d'élever la conscience révolutionnaire du peuple et de susciter son organisation.
La lutte pour la libération du Congo ne peut pas concerner uniquement les Congolais. Les Africains du continent et de la diaspora ont une grande responsabilité. Ils doivent se tenir prêts à apporter un soutien matériel et idéologique aux forces révolutionnaires de la RDC. Comme nous l'a dit Frantz Fanon, ‘c'est notre sort à tous qui se joue au Congo’.
Notre coalition a récemment lancé la bourse Kwame Nkrumah pour les militants africains. Notre premier bénéficiaireotre est un panafricaniste congolais basé en RDC. Les contributions à cette bourse sont une manière significative de soutenir la lutte pour la libération du Congo.